Gloire à Dieu seul ! son nom rayonne en ses ouvrages !
Il porte dans sa main l'univers réuni ;
Il mit l'éternité par delà tous les âges,
Par delà tous les cieux il jeta l'infini.
Il a dit au chaos sa parole féconde,
Et d'un mot de sa voix laissé tomber le monde.
L'archange auprès de lui compte les nations,
Quand, des jours et des lieux franchissant les espaces,
Il dispense aux siècles leurs races,
Et mesure leur temps aux générations.
Rien n'arrête en son cours sa puissance prudente ;
Soit que son souffle immense, aux ouragans pareil,
Pousse de sphère en sphère une comète ardente,
Ou dans un coin du monde éteigne un vieux soleil ;
Soit qu'il sème un volcan sous l'océan qui gronde,
Courbe ainsi que des flots le front altier des monts,
Ou de l'enfer troublé touchant la voûte immonde,
Au fond des mers de feu chasse les noirs démons.
Oh ! la création se meut dans ta pensée,
Seigneur ! tout suit la voie en tes desseins tracée ;
Ton bras jette un rayon au milieu des hivers,
Défend la veuve en pleurs du publicain avide,
Ou dans un ciel lointain, séjour désert du vide,
Crée en passant un univers !
L'homme n'est rien sans lui, l'homme, débile proie,
Que le malheur dispute un moment au trépas.
Dieu lui donne le deuil ou lui reprend la joie.
Du berceau vers la tombe il a compté ses pas.
Son nom, que des élus la harpe d'or célèbre,
Est redit par les voix de l'univers sauvé ;
Et lorsqu'il retentit dans son écho funèbre,
L'enfer maudit son roi par les cieux réprouvé.
Oui, les anges, les saints, les sphères étoilées,
Et les âmes des morts devant toi rassemblées,
O Dieu ! font de ta gloire un concert solennel ;
Et tu veux bien que l'homme, être humble et périssable,
Marchant dans la nuit sur le sable,
Mêle un chant éphémère à cet hymne éternel !
Gloire à Dieu seul ! son nom rayonne en ses ouvrages !
Il porte dans sa main l'univers réuni ;
Il mit l'éternité par delà tous les âges,
Par delà tous les cieux il jeta l'infini.